La confiance c'est un truc qui se passe d'humain à humain.
Par la compétence commune, du discours commun, de la vision commune, de la congruence (la cohérence entre le discours et les actes), les affinités, le soutien...
Bref plein de trucs qui se passent par des relations humaines avant tout.
Si les deux se font confiance, elle déteint sur une bonne partie des autres qui les entourent, le staff, le personnel administratif, les soignants, les intendants, les partenaires, les supporters et aussi et surtout les joueurs.
Donc si le président lui a confié des missions au sein du club (en dehors des résultats sportifs) comme "faire le ménage", rapprocher les espoirs du groupe pro, structurer un groupe de recrutement, avoir un staff médical plus adapté, enlever les pantoufles réfractaires aux changements ... bref des trucs qu'on ne voit pas forcément, et qu'Urios les a réalisé au goût du président ou de Michelin, il est logique que Pats ait confiance en une personne qui réalise les objectifs fixés.
Mais comme on n'est pas dans le bureau des deux lascars et qu'ils n'ont pas envie d'étaler au grand jour, donc à nous, tout le boulot à réaliser et éviter ainsi de mettre la lumière sur les incompétences passées qui ne feraient pas du bien au club, et bien t'en as un qui reste dans l'ombre et confie en toutes confiance le blabla à l'autre qui connaît très bien le fonctionnement médiatique.
Par contre effectivement, si les résultats sportifs ne suivent pas, ça risque de coincer et là ça va faire chier le père Urios.
Mais on en est qu'à 4 journées donc le bilan de mi-saison sera important tout comme les annonces de recrutement.
Les officielles, pas celles d'Instagram bien sûr.
Bon, généralement, je n'ai pas le temps d'un retraité, mais ce matin, je prends le temps de te répondre correctement, profites-en 
Je ne t'apprends rien en disant qu'on prend souvent des décisions qui s'avèrent être des erreurs, et qu'on les prend à travers des biais cognitifs. Pour éviter cela, on apprend, que ce soit en école, en formation de management, en conférence, en discutant avec des professionnels ou simplement en s'intéressant au sujet, à éliminer autant que possible ces biais. Il est également important de prendre du recul afin d'être plus objectif sur la situation et de ne pas baser ses décisions sur des impressions, mais sur des faits.
Je te conseille, sur ce sujet, les livres d'Olivier Sibony, ancien de chez McKinsey (oui oui, je sais, mais ils font aussi de bonnes choses), aujourd'hui professeur en école, notamment à HEC. Très sympa et ouvert au dialogue au demeurant.
Revenons au vif du sujet. Une personne comme Pats, pas le président qui connaît le mieux le rugby, mais un grand dirigeant d'une grande entreprise, qui plus est DRH, se doit de prendre du recul, de baser sa décision sur des faits, et non simplement sur la "confiance" ou la bonne bouille de son interlocuteur (sans parler de l'utilisation de toutes les matrices mises en avant par les études). Précisons que ces études et matrices concernant le recrutement datent d'environ 40 ans et continuent d'être vérifiées aujourd'hui, sans pour autant être la norme dans les PME et ETI, mais elles le sont dans les grandes entreprises faisant appel à des cabinets comme McKinsey (du moins pour les postes à haut niveau de responsabilité).
Ce que disent ces études, c'est que recruter sur la base de la confiance sans indicateurs quantifiables est une erreur. La "confiance" et les "relations humaines" ne sont pas quantifiables. Bien sûr, le fit culturel et relationnel est important, mais il doit être secondaire dans ce genre de décision stratégique. Dans ce que tu as détaillé de ce que représente pour toi la confiance :
- Compétences communes : C'est quantifiable. Pats doit donc se poser la question : quelles sont les compétences que doit avoir mon entraîneur principal ? Et non pas quelles sont celles que j'apprécie chez Urios.
- Discours commun : Plus difficile à quantifier. La communication est adaptable. Si un entraîneur est recruté, il adaptera son discours à celui du président. Cela relève soit des compétences (facilité à communiquer avec les médias, les supporters), soit de la catégorie suivante.
- Vision commune : Quantifiable. Il faut savoir ce que l'on veut, mais aussi quelles concessions on est prêt à faire sur cette vision.
- Congruence : Totalement quantifiable.
- Affinité : L'ennemi du recrutement d'après ces études. Le biais le plus important qui peut effacer tous les éléments quantifiables précédemment cités.
- Soutien : Trop vague pour dire si c'est quantifiable ou non. J'aurais tendance à dire non, mais je peux me tromper.
Si les deux parties se font confiance sur la base de bons indicateurs, cela pourra avoir un effet positif sur toutes les parties prenantes. Sinon…
Concernant le travail accompli par Urios depuis qu'il est là : il a su "faire le ménage", écarter les éléments réfractaires au changement, rapprocher les espoirs du groupe pro. Ceci est quantifiable à l'instant T et c'est, je pense, réussi.
Pour savoir s'il a réussi à avoir un staff médical plus adapté, structuré un groupe de recrutement, c'est quantifiable, mais il faudra du temps pour juger si c'est bien fait ou non. Il a fait les changements qu'il jugeait nécessaires, mais il est encore trop tôt pour dire s'ils sont réussis ou non.
Le constat ici est qu'Urios a réussi les missions qui lui ont été confiées jusqu'à présent. Mais réussir des missions ne signifie pas nécessairement qu'il réussira les suivantes. Et c'est là que la "confiance", si elle n'est pas basée sur des indicateurs de ce que l'on attend pour l'avenir, mais seulement sur des éléments du passé et des sentiments, peut être dangereuse. Je ne dis pas qu'il faut occulter le passé, mais qu'il faut savoir l'analyser de manière factuelle.
D'après moi, la question de la prolongation d'Urios ou non ne devrait donc pas être "est-ce que j'aime Urios ou non", "a-t-il réussi jusqu'à présent ou non", "fait-il mieux que Gibbes ou non", mais plutôt de constituer le portrait-robot de l'entraîneur parfait pour les étapes futures du projet "marcher de nouveau sur la lune". À partir de ce portrait-robot, défini à partir d'éléments quantifiables, Pats devrait regarder dans quelle mesure Urios correspond à ce profil. Si Urios est dans ce que Pats considère comme acceptable, il sera prolongé, sinon non.
En d'autres termes, mon sentiment, mais cela n'engage que moi, est qu'au-delà de savoir si Urios a été l'homme de la situation jusqu'à présent (je pense personnellement que ce fut le cas), Pats, en tant que DRH d'une multinationale et président du club va se demander si Urios est l'homme de la situation pour la suite. Et ça, seul lui peut le savoir, puisque seul lui, en tant que président, sait ce qu'il veut pour l'avenir. Avoir posé les fondations (ce qu'Urios a très bien fait) n'implique pas automatiquement que l'on doive poursuivre avec lui.
Ici, avec mes messages, je ne dis pas qu'il faut ou non prolonger Urios, PERSONNE ici n'a suffisamment d'éléments pour être affirmatif sur le sujet. En revanche, nous partageons nos sentiments, nos impressions, notre passion, notre tristesse de voir notre club dans cet état. Et à travers tous mes messages, je dis que je n'aime pas la personnalité d'Urios, le jeu qu'il "développe" et ce qu'il fait du club. Mais si je devais réfléchir à une prolongation, je prendrais plus de recul en utilisant la méthode que je viens de détailler. En faisant cet exercice rapidement par rapport à ce que je voudrais pour l'avenir, je ne le prolongerais pas. Mais je ne suis pas président. C'est d'ailleurs ce qui m'inquiète pour l'avenir de ce club 