C’est quoi le(s) problème(s) ?

Après une troisième contreperformance en autant de rencontres depuis la reprise, en Coupe d’Europe cette fois, l’ASM s’enfonce encore un peu plus dans un doute qui ne l’a en vérité pas quitté depuis la saison dernière, en dents de scie notamment en TOP 14, où l’équipe clermontoise était rapidement dépassée dès que l’adversaire haussait le rythme, comme Pau et Bordeaux qui venaient s’imposer facilement au Michelin ou à Toulouse, Toulon et, encore eux, Bordeaux. Alors qu’Octobre n’est pas encore là, il semble malheureusement déjà légitime de se poser les bonnes questions sous peine de trouver cette saison 2020/21 interminable.

Un staff en bout de course ?

C’est peut-être l’argument qui revient le plus depuis la saison dernière : et si Azéma et son staff étaient arrivé au bout de l’aventure ? En effet, celui entame sa dixième saison au club semble avoir de moins en moins d’emprise du son équipe depuis plusieurs mois. Le jeu de l’ASM, pourtant si léché depuis l’ère Cotter, est incontestablement de moins en moins bien huilé et de plus en plus basé sur des individualités comme Penaud ou Moala. Cela ne serait-il pas une preuve de lassitude du groupe vis-à-vis de ses coachs.

Autre homme pointé du doigt : Bernard Goutta. Celui qui avait connu le succès avec Azéma et l’USAP n’a jamais réussi à poser son empreinte sur le groupe. Alors que sous Jono Gibbes la défense et les zones de rucks étaient plutôt bien appréhendées, leur gestion a drastiquement perdu en qualité depuis l’arrivée de l’homme de confiance d’Azéma. Les mauls, défensifs surtout, sont eux LE gros point faible du club depuis près de 10 ans et cela n’est pas allé en s’améliorant depuis 2017, et enfin, la mêlée clermontoise n’avait retrouvé stabilité et puissance que depuis l’arrivée de Didier Bès. Mais celle-ci est elle aussi mise à mal en ce début de saison.

Didier Bès, Xavier Sadourny et Benson Stanley sont surement moins exposés mais pourraient payer les pots cassés d’une gestion et d’un renouvellement de staff raté de la part du boss Franck Azéma. Les préparateurs physiques, sous la houlette de Sébastien Bourdin, pourraient par contre eux aussi devoir s’expliquer quant à l’incapacité des joueurs à tenir physiquement 80 minutes depuis plus d’un an.

Persuadé il y a 3 ans, convaincu depuis 1 an... la plus gros mauvais choix de l’ #ASM sur la dernière décennie c’est celui-là ! @nelsTDM63 @pyody63 @100pour100ASM @AurelASM @TeamYellowArmy

— Antonin Sanchez (@AntoninSanchez) September 20, 2020

Un effectif surestimé et divisé ?

Si, sur le papier, le XV type clermontois a de quoi inquiéter les plus grosses cylindrées d’Europe, le terrain montre une toute autre réalité. Dépassés dans tous les secteurs de jeu sur les 3 matchs joués cette saison, a part peut-être une première mi-temps aboutie contre le Stade Toulousain,  il n’y a aucune satisfaction à retenir. Il faut d’ailleurs surement remonter à a période compliquée précédent Vern Cotter pour observer une ASM CA autant dépassée. Comment est-ce possible ? Franck Azéma pointait après Bayonne le manque d’envie, d’enthousiasme et d’investissement collectif de ses joueurs malgré 6 mois sans rugby lâchant même un cinglant « on s’est menti ! ». Mais comment le collectif a-t-il pu autant s’effriter ?

Les rumeurs étaient persistantes l’an dernier sur un clivage et des tensions quant à la gestion du poste de demi de mêlée et le fait de garder un Parra voulant partir et de ne pas retenir un Laidlaw souhaitant rester, et des joueurs prenant parti pour l’un ou l’autre. De là à dire que ce n’est pas une coïncidence si en ce début de saison l’équipe semble plus soudée et cohérente avec Bézy qu’avec Parra, il n’y a qu’un pas.

La profondeur d'effectif peut également être questionnée... après plusieurs années à voir plus de joueurs partir qu'arriver, l'effectif arrive peut-être à bout de souffle, ce qui expliquerait également la difficulté de l'ASM à tenir 80 minutes à mesure que la saison avance. Et ce n'est pas la rumeur qui annonce un retour de Jake McIntyre en Australie qui va arranger les choses...

Quoiqu’il arrive et que les maux clermontois soient profonds ou non, le nouveau président Jean-Michel Guillon se serait assurément bien passé d’une prise de fonctions aussi délicate mais il va devoir de toute évidence s’apprêter à prendre des décisions importantes rapidement sous peine de vivre une saison 2020/21 très longue et une saison 2021/22 sans Champions Cup !

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