Aaaaaaahhhhhh ! Les week-ends sans top 14 ... Triste moment sans excuse pour gentiment se barrer de la maison, aller descendre quelques litres de ce délectable breuvage houblonné, regarder, accessoirement, le match de l'équipe locale, retourner soutenir ce comptoir délaissé durant 1h45, refaire le match en compagnie d'inconnus parlant la langue féérique du mec bourré et rentrer le lendemain, à l'heure de la messe, légèrement éméché. Une pause dans un rituel bien huilé, le coude notamment, qui a dû en déboussoler plus d'un, dont je fais partie, se perdant dans ce néant existentiel : "je ne sais pas quoi branler putain !".
Qui dit pas de championnat dit également pas d'article(s) des cybervulcans ... snif ! Mais pas cette fois-ci. Je tente l'impossible, une nouveauté, un défi personnel tellement improbable que les moeurs journalistiques changeront à tout jamais : écrire un article sur l'équipe de France sans avoir ingurgité une seule goutte d'alcool et sans gueule de bois. Souhaitez moi bonne chance !
Avant de revoir nos jaunards à l'oeuvre dans le Béarn, en espérant que la sauce ne soit pas retombée après un week end sans jouer pour certains, je vais vous parler un petit peu et surtout de manière très globalement de notre équipe nationale, vivier de joueurs certifiés Army Yellow.
Bien évidemment, je ne vais pas tenter de faire le journaliste expert en notant et argumentant de manière réductrice les prestations de chaque joueur. NON ! Je n'adhère pas au principe de poser un chiffre, compris entre 0 et 10, sur un nom sous prétexte que. Je pars du principe que le rugby se joue à 24, voire plus si on prend en compte un effectif plus large, et que le vieil adage, qui nous distingue des méchants robots, "l'erreur est humaine", devrait permettre à un écrit et son auteur de ne pas fusiller un tel ou un tel sur le web public. Et oui, les rugbymen, plus communément surnommés "MACHHIIIIINE", ne sont en réalité que des hommes faits de chair et d'os (je ne cite volontairement pas le cerveau puisque, comme tout le monde sait, il est soigneusement laissé dans les vestiaires afin d'éviter tout endommagement).
Parlons donc sans plus attendre de ces matches du XV de France :
La rencontre face aux All Blacks de ce dernier week end était le baissé de rideau d'une tournée de Movembre qui a vu une équipe tricolore friser les moustaches de la victoire face aux deux finalistes de la dernière Coupe du Monde. Défaits par deux fois pour une seule victoire contre les Samoas, il s'agit là d'un bilan maigre malgré des promesses de jeu naissantes. Plus globalement, si l'on parle de l'année internationale 2016, la France obtient un 4/10 (4 victoires pour 6 défaites) avec une mention "En progression". Toutefois, ne nous plaignons pas qu'elle n'ait pas réussie à avoir la moyenne. Je vous rappelle à toutes fins utiles, que cette équipe avait élu domicile aux enfers, durant 4 longues années, sous l'ère Satandré. Bien évidemment, tout n'est pas parfait et c'est une bonne chose. Cela signifie que le jeu proposé peut encore évoluer, dans le bon sens espérons, comme tout bon joueur de Pokémon Go le sait. Le chemin est encore long mais rassurons nous de voir que Guy Novès a bien le permis poids lourd et qu'il a su prendre avec assurance la clé du camion. Bien au delà de l'image Guytou lumineux sur le tableau de bord et calendrier du stade français à l'arrière, le sélectionneur, en détective émérite, a su retrouver l'enfant chéri français, disparu et rester sans nouvelle depuis des lustres : le jeu. Souvenez vous ! (enfin les vieux parce que les jeunes c'est plus compliqué). C'est cette petite chose faite de 3 lettres et qui vous donnez envie de regarder un match de rugby sans avoir l'impression de vous faire chier et d'avoir perdu 80 minutes de votre vie. Exit les week ends à regarder du bowling, passe temps soporifique pour insomniaques qui consistait à lancer une boule, la Boulestareaud, sur plusieurs quilles regroupées, les défenses adverses (ou la table de chevet pour les plus pauvres). Welcome le rugby "vintage", expression moderne qui n'est ni plus ni moins qu'une ré-appropriation d'un style ancien que l'on remet au gout du jour. Les puristes parleront de french-flair* et la Boucherie Ovalie de Frenchattitude. Quelque soit le nom qu'on lui attribue, cette méthode est fait de mouvement, de jeu, de disponibilité, de passes, parfois offload, d'instinct, parfois à la limite du Houra rugby, de vista à la française, d'incertitudes dans toutes les zones du terrain. Pour résumer, c'est un rugby maitrisé construit sur du n'importe quoi dont la spécificité vient du fait qu'un joueur ne sait pas ce qu'il va faire avant de le faire.
*Le terme french-flair est utilisé par la classe populaire. Vous pourrez entendre parler de "rugby champagne" si vous côtoyez la classe supérieure, les bobos. Si par hasard vous y croisez un certain Jackie, danseur bedonnant sur table, expliquez lui ce que c'est. Il n'a toujours pas compris que le rugby champagne ne consistait pas à regarder son équipe faire le strict minimum tout en sifflant des flutes de bulles. (On va me traiter de racingste pour ce "compliment" d'information mais ce n'est pas grave. Pour la beauté de ce sport).
Bref, tout ceci pour dire que, malgré ma réticence à visionner tant bien que mal un match du XV du France, un samedi soir, au lieu de partir monter de jeunes juments sauvages, l'équitation étant une seconde passion, je n'ai pas regretté mes choix de rester dans mon canapé bien au chaud sous un plaid. J'ai vu une équipe tricolore qui n'a pas hésité à jouer en se faisant des passes. Des passes ! Rien que de l'écrire j'ai la larme à l'oeil tellement ce mot quelconque est devenu beau ! La pelouse du Stade de France a pu enfin se faire piétiner par des joueurs inspirés, à l'image du public présent qui retenait son souffle à chaque action d'envergure des Bleus ... avant de reprendre sa respiration par un "RRRoooooohhhhh !" de dépit. Superbe transition pour vous toucher un mot sur les maux de cette équipe. On peut noter, tout d'abord, un manque flagrant de réalisme. Des fautes et du déchet technique, dans le dernier geste, qui n'a pas permis au Coq de bomber fièrement le torse. La France avait retardé les vendanges et n'a pas su faire de cette récolte un bon cru. Trop précipitées ou trop lentes, certaines actions, pourtant bien engagées, n'ont pas permis de scorer. Nous, Clermontois, nous saurions que conseiller à Novès, et même si on ne sait toujours pas ce que cela signifie, d'entrainer son groupe à devenir "plus tueur". Enfin, le dernier axe de travail pour le staff, dans la recherche du mouvement et de la vitesse, reste les libérations sur les phases de jeu au sol. Manque de soutien ? Joueur qui s'isole ? Si vous voulez mon avis, le problème provient surtout de la tortue qui, malgré les lièvres français présents dans le championnat, arrive toujours, et je ne sais pas comment, à paraitre sur la feuille de match d'arrivée. (je vais pour la deuxième fois me faire traiter de racingste). Mais comprenez moi bien, quand je prends l'autoroute c'est pour avoir une vitesse de croisière constante et rapide, pas pour me taper des dos d'âne ou un âne entier tous les tronçons ... à 130kms/h, ça peut piquer !
Pour conclure, je vais laisser la parole à deux de mes camarades cybers qui ont bien voulu me donner leurs avis sur le sujet :
Nelson : " Défensivement, les blacks ont constamment reculé dès qu'ils essayaient de mettre leur jeu en place. Ils s'en sortent sur un geste aussi audacieux et inattendu que parfait de Barrett sur son coup de pied (pour moi Nakaitaci peut pas faire grand chose) et sur deux coups assez chanceux. Ça change de la défense made in Lagisquet. Offensivement, quand les automatismes seront là entre tous les joueurs, ça pourrait envoyer du feu. On n'a pas encore concrétisé car il manque toujours un dernier soutien mais ça perce, ça joue après contact, il y a des mouvements d'envergure, les gros à l'image de Gourdon et Vahaa jouent aussi comme des ¾... bref, si Noves mise sur la continuité en gardant 80% de cette équipe, d'ici 4 ans ça pourrait faire mal ! "
Camille: " Les Bleus n'ont pas à rougir de leur prestation hier soir, ils ont mis du coeur à l'ouvrage. Je ne retiens pas la défaite mais plutôt l'envie et le courage dont ils ont fait preuve face à des Blacks bien placés en défense.
Concrètement les Blacks ont planté leurs essais sur les seules occasions qu'ils ont eu et sur quelques erreurs des Français.
Seul bémol côté bleu blanc rose (merci Adidas) la finition n'était pas au rendez vous, manque de soutien parfois pour aller au bout, on n'a pas su concrétiser sur nos temps forts. Mention spéciale à Baptiste Serin hier, petit jeune prometteur à l'image de l'équipe.
Globalement, cette équipe de France est ambitieuse et a un bel avenir devant elle, a su montrer de bonnes idées et de la volonté. A titre personnel j'étais peu enthousiaste à l'idée de regarder cette tournée d'automne, maintenant je n'ai qu'une hâte c'est d'être au Tournoi de VI Nations.
Et puis (ce n'est pas pour être chauvin), les Clermontois ont, je pense, marqué des points, notamment notre paire de centres. Je regrette néanmoins l'absence de Morgan Parra, actuellement le meilleur 9 de France. Peut être que Guytou ouvrira les yeux d'ici le mois de février et que notre Dieu du stade local retrouvera le Stade de France.
Allez les Bleus ! "
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Truc qui n'as rien à voir , mais Spedding, Bendy et Planté sont incertains pour ce WE en plus des blessés et de Lee (suspendu).
Mais sinon pour être court et bref , sur cette tournée c'est qu'il y a de l'envie ,mais il y a aussi une équipe à reconstruire (et j'espère ) enfin une charnière Serin-Lopez.
Bonne analyse de cette tournée des "feuilles mortes" . Cette équipe de France a reverdie cette automne.
Vivement le tournoi.
Ce qui manque à Cette équipe c'est de la justesse technique à grande vitesse.
Cette justesse, les blacks la possède. Il me semble pour avoir étés éducateurs dans les catégories de jeunes que notre formation à trop privilégiée l'aspect physique au détriment de la technique individuelle, c'est flagrant quand ont affronte les Blacks.
En ce qui concerne nos Clermontois, leurs prestation et largement positive malheureusement pour notre équipe qui va être encore démunis pendant les phases de doublon du tournoi.
Si il n'y a pas trop de casse dans l'effectif, ça devrait le faire sinon ont risque encore une fois de retrouver des joueurs rappés pour les matchs couperets du printemps.
et Pau ?
au Hameau
a dos de chameau
pour le match le plus beau
avec un certain Camille Gerondeau
en espérant la cote béarnaise sans eau
pour que cette 13 eme journée nous garde en haut
bravooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo
l'ASM
Un grand poème de Victor jojo le bourguiniat , aux joueurs de l'ASM pour cette 13ème journée au Hameau .
merci pour ton indulgence
Bilan de cet article : La France passionne les foules. C'est dingue. [ironie]
La France (où ce qu'il en reste) tout le monde s'en fout, certains l'ont déjà écrit sans se gêner ici même, pour ma part, très franchement, Charly, c'est la perplexité qui m'a empêché de m'exprimer parce que j'en suis encore à me demander si le verre est à moitié plein ou à moitié vide. En d'autres termes, Noves a-t-il amorcé la pompe et instillé un style et une marque de fabrique qui ne tardera pas à payer ou bien a-t-on seulement assisté à un sursaut d'orgueil sans lendemain, simplement du à l'échec cuisant de la dernière coupe du monde.
Après ce qui me gêne aussi, c'est que malgré une très bonne prestation d'ensemble, ce sont deux de nos joueurs qui coûtent la victoire sur les 2 matchs. Contre l'Australie, Spedding qui comme à son habitude fait un "tout droit" en omettant de servir un partenaire sur sa gauche alors qu'il y avait un 3 contre 1 à jouer avec plus personne en couverture côté australien et Camille qui malgré une bonne prestation d'ensemble se fait intercepter contre les Blacks au seuil d'un essai français. L'avenir nous dira ce qu'il en est mais je ne suis pas certain que l'on aille vers des lendemains qui chantent.
bonne analyse Mio, je partage et l'enthousiasme n est pas de mise a mon gout
le tournoi ne va pas laisser l ombre du doute
pas faux